Festival Réveillon nous!
LA RÉCUP’ C’EST AUSSI TOUT UN ART
Au delà des amicaux participants du jour, venus vendre des fruits et légumes, des plantes, ou plutôt même de l’herbe, mais pas celle que vous imaginez… (On vous voit arriver avec vos yeux tout rouges); Jeanne, elle, derrière ses lunettes de soleil et son jolie chapeau, expose quelques objets qui attirent rapidement l’attention. Des bagues Lego, des portraits d’enfants « flashés » en pleine grimace… l’artiste nous parle rapidement récup’ et voyages aux quatre coins du monde. Des voyages dont elle n’a pas ramené que des souvenirs ou des photos (que l’on retrouve d’ailleurs en impression sur des carnets à la vente) Jeanne a gardé en elle de belles idées et une conviction touchante, un amour sincère pour le nomadisme.
Du nomadisme, il en est justement question à travers l’association Nomada (présente depuis 2010 à Nice, Marseille et Toulouse) pour laquelle Jeanne donne de son temps. L’objectif de l’asso, intervenir partout, « des écoles maternelles aux collèges en passant par les maisons de retraite mais aussi en atelier de rue, où on apprend la peinture, le collage, la photographie ou bien la mosaïque » nous explique la jeune maman. Il y a aussi Nomada Editions, le fanzine qui publie des poèmes et célèbre avec les mots et entre les lignes, ce qui peut exister de bonnes volontés ici et là, tout en gardant cette ligne directrice rendue par le voyage.
De Marseille à Bamako, en bagnole ça fait pas mal de kilomètres mais aussi pas mal de rencontres et de frontières que Jeanne a réussi à faire tomber à travers l’Espagne, le Maroc, la Mauritanie, le Sénégal et le Mali. Et comme ça ne suffisait pas, il y a eu le Mexique puis l’Europe « en général ». Tout ça sans peur, avec un petit garçon sur le dos ou sur les épaules, peut-être même dans le coffre allez savoir!
Jeanne c’est un peu le genre de belle rencontre que permet encore un festival comme Réveillons-Nous, une rencontre avec l’alternatif, un autre champ des possibles que l’on connait bien du côté de la Falabrac Fabrik dans le vieux Nice. C’est d’ailleurs l’espace culturel qui a proposé à l’artiste de participer à cette journée à l’entrée de la Coulée Verte en face du Théâtre National de Nice. A l’image de tous les exposants, celle qui habitait il y a encore quelques années au coeur du panier marseillais nous donne autre chose à entrevoir, à imaginer. Un effort créatif individuel qui profite à tous.
LOINTAINES PAROLES, LOINTAINES SAGESSES
« Réveillons-Nous », voilà le crie de ralliement. Face au kiosque du TNN, de jeunes acteurs militants se donnent en spectacle et jouent tour à tour à l’avocat du diable, défendant un coup le tout nucléaire et ensuite la politique libérale sous les menaces et les reproches de plus en plus verbaux. Aussi, dressé, perché sur une petite estrade de fortune ou de récup’, on vient donner de la voix pour reprendre les mots plein de sagesses de ces chefs de tribus, ces enseignements peu entendus, peu écoutés et qui pourtant auront guidé les sociétés traditionnelles à travers les âges.
